Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pune mi amor.
15 octobre 2010

" If I cannot learn the way you teach me, teach me the way I can learn " *

* " Si je ne peux pas apprendre de la façon dont tu m'enseignes, enseigne-moi d'une façon qui me permette d'apprendre"

4ème bonne résolution de tenue (les trois premières étant le vélo, le dessin et me remettre un peu plus sérieusement à l'hindi) : me voilà volontaire dans une ONG ! Qui s'est toujours trouvée à 50m de moi et que je ne connaissais pas : elle est dans le campus du Ferguson College, et c'est une école spécialisée dans l'accueil mixte d'enfants handicapés et non-handicapés.

Les méthodes d'enseignement sont donc particulières, puisqu'à peu près un tiers d'entre eux ont des handicaps divers -la plupart ont un syndrome de Dawn plus ou moins prononcé, ou des troubles de la personnalité- et requièrent donc une attention personnalisée en permanence ... Mais l'un des principes de leur école est aussi celui de l'autonomie des enfants : si les enfants "normaux" apprennent à être plus tolérants envers la différence, les enfants handicapés eux profitent d'une sociabilisation normale et sont poussés à être autonomes, ce qui me semble des bons principes de base ...

J'y suis allée deux matinées cette semaine, en tant qu'assistante d'une des enseignantes ; une aide de plus n'est jamais de trop avec ce public, je peux donc me rendre utile assez souvent. Bon, d'accord, je fais encore un peu ma timide, et la barrière de la langue est assez importante puisque les enfants ne parlent que le marathi (langue du Maharashtra, proche de l'hindi) ; mais le contact se fait facilement avec eux, j'apprends quelques mots de marathi, et il n'y a pas vraiment besoin de parler pour lancer des balles ou aider l'enfant à tracer un chemin au crayon dans un labyrinthe. La prof a souvent besoin de quelqu'un pour rester avec un enfant en particulier qui a besoin d'aide pour tracer les lettres, ou simplement pour marcher ... Et puisqu'ils sont censés apprendre l'anglais, c'est aussi une bonne chose pour eux de leur parler cette langue !

Pour ce qui est de l'enseignement plus élaboré -l'alphabet en anglais, les chiffres, les jours de la semaine, les 5 sens, etc - j'observe pour l'instant, et laisse faire la prof. J'ai parfois l'impression de me retrouver dans l'un de ces documentaires qui vont filmer les enseignants en Afrique : une petite case en bois, les enfants (en uniforme) assis par terre qui répètent en chœur les lettres de l'alphabet, leur prononciation et les mots qui leur sont associés : "Bi says ba, Bi for Boy ! Ci says ka, Ci for Cat ! ", certains tous fiers de pouvoir répéter par cœur ce que dit la maîtresse. Les enfants handicapés ne font qu'écouter la plupart du temps, ou regarder ailleurs, mais ils s'habituent aux sons et aux formes des lettres et des chiffres, et répètent parfois machinalement avec les autres, à force de toujours entendre la même chose ... Surtout pendant les chansons, qui sont toujours le meilleur moyen de concentrer leurs attention - mais qui sont malheureusement presque toutes en marathi !

P1040983

Photo qui n'a rien à voir avec l'école où je travaille, mais je n'en ai pas encore pris, donc en attendant ...

Deux points négatifs cependant : les Indiens utilisent beaucoup plus naturellement la punition physique que nous, et ont la main qui s'envole très facilement ... ce qui me choque parfois/souvent, moi petite occidentale qui vient d'un pays où un prof qui frappe un enfant est un prof renvoyé.
Autre problème : la deuxième assistante de la prof, jeune fille de 18 ans très déplaisante, aux cheveux gras plein de pellicules et à la peau non moins grasse, des poils au menton, qui a passé la première matinée à me caresser le bras, en me répétant à quel point je parlais bien l'anglais, j'avais des beaux cheveux et combien sa mère serait heureuse d'apprendre qu'on était amies. Puis elle a énuméré une quinzaine de plats indiens pour savoir s'ils me plaisaient. Puis elle demandait si elle pouvait s'asseoir à côté de moi, béatement. Bref. Tout ça n'est pas bien grave ; ce qu'il l'était, c'était sa manière de balancer automatiquement sa main, tirer les oreilles ou attraper le visage des enfants qui n'écoutaient pas ses ordres ; et pire encore, elle cachait dans sa poche une punaise, avec laquelle elle appuyait sur les mains des enfants désobéissants ... et donc particulièrement les enfants handicapés, puisque par définition ils ont du mal à comprendre tout ce qu'on leur demande de faire ! Après l'avoir vue faire plusieurs fois, je lui ai demandé d'arrêter, et la prof qui m'a entendue le lui a dit aussi ... ce qu'elle a fait, en me suppliant de ne pas être fâchée. Elle ne le faisait plus la deuxième fois que j'y suis allée, et j'espère qu'elle ne le fera plus ...

Expérience à poursuivre donc - en espérant ne pas trop la recroiser et ne pas avoir à la faire renvoyer - mais après les examens qui commencent lundi !


Et pour ne pas oublier que nous sommes en Inde : IMG_1112

- hier soir, notre proprio s'est pointée avec la voisine du dessous à 21h30, nous disant qu'elle "en avait marre que les voisins se plaignent et qu'elle venait verifier par elle-même" ... se plaindre de quoi ?? lui demandons-nous. Ce n'est qu'après avoir vérifié toutes les pièces qu'elle a parlé d'un problème de fuite d'eau dans l'appartement du dessous. Tiens donc, ce ne serait pas plutôt parce que le copain de Miriam dormait chez nous depuis 4 jours ? Et HEUREUSEMENT pour nous, Miriam et lui venaient de partir en voyage deux heures plus tôt, il n'y avait aucune trace de son passage à l'appartement. Sinon, va savoir où nous serions en train de dormir ce soir ...


(photo : Aurore et moi avec Mathias, le copain de Miriam, après avoir mangé des glaces recouvertes d'amandes et de safran, miam)

- il y a exactement un quart d'heure, ils ont mis de la musique techno dans la rue. Tellement fort que j'ai l'impression d'être en discothèque, sans mentir, malgré les fenêtres fermées. Eh oui, encore un festival religieux (pour la déesse Durga), donc concert de techno dans notre rue, normal.

P1050305

Stand de fleurs à offrir à la déesse, en arrière-plan sur la photo


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité