Amritsar, suite et fin

5 octobre 2010

Pourquoi donc "Amritsar, le plein d'Inde et de religion" ? Voyons la suite de nos aventures, vous comprendrez mieux.

Même si nous avons passé de longues heures au Temple d'Or, que ses reflets dorés étaient fascinants et son calme appréciable, nous n'avons pas fait que ça. Nous avons ... souvent cherché à manger, évité beaucoup de chauffeurs de rickshaws qui s'ennuyaient, fait la sieste après manger parce qu'il faisait chaaaud, et nous sommes promenées dans la ville plutôt tranquille, bien qu'encombrée de vélo-richshaws.

Et sinon, le reste du temps, nous avons connu d'étonnantes expériences qui méritent de figurer ici.

La première a été une cérémonie religieuse qui se déroulait dans le temple hindou dit "d'Argent", moyennement pâle imitation du temple sikh, jugez par vous-même :

Temple d'argent

Temple d'Or

Bref, là n'était pas la question. Nous avons donc eu l'occasion d'assister à un chant religieux, mais un chant à l'indienne : tout le monde debout, sérré dans le petit temple, tourné vers des divinités qui ressemblent plus à des marionnettes qu'à autre chose, entourées de mille guirlandes de Noël, une vieille dame qui tient une bougie dans la main ; et tous scandent en chœur, de plus en plus fort, et en tapant dans leurs mains, le chant qui résonne dans les hauts-parleurs. Nous étions quant à nous au milieu des croyants hindous, qui ne faisaient pas attention à nous, ou au contraire nous invitaient à avancer plus près pour voir les statues des Dieux loués. C'était à la fois beau, assez drôle, gênant car un peu voyeuriste, un peu absurde, un peu trop fort, mais émouvant au final ...

Toujours dans la religion hindoue, et toujours dans l'extravagance : le Mata Temple ... ou faut-il dire, le Mata-labyrinthe de fête foraine ? Car oui, une fois engouffré dans un petit escalier tortueux, il faut jouer le jeu : petit passage où l'on ne peut avancer qu'à quatre pattes, salle aux miroirs, un escalier, encore un autre, à droite, non c'est à gauche ! rassemblement de carreaux de salle de bain pour tous les goûts (ci-dessous à droite), petit pont entouré de glaces (ci-dessous à gauche), tunnel semblable à une cave où l'on a les pieds dans l'eau (ci-dessous le ci-dessous)... Les Hindous ont le sens de l'humour !!

La salle des miroirs-mosaïques et les 6 stars d'Amritsar
(et non plus 5, puisqu'Amélie de Delhi nous a rejointes le 2ème jour)

Mais ce qui a achevé de nous en convaincre, c'est la cérémonie de fermeture de la frontière indo-pakistanaise à laquelle nous avons assistée, et qui se déroule tous les soirs de l'année. Une heure de taxi, une heure d'attente à boire des tchaïs, puis une nouvelle heure d'attente sur des gradins ... réservés aux étrangers, séparé de celui des femmes et de celui des hommes. De l'autre côté de la frontière, symbolisée par une grille, les gradins pakistanais, faiblement remplis, assombris par les burqas ...

Coté indien

Côté pakistanais ... (eh oui je peux dire que j'ai vu le Pakistan maintenant !)

Heureusement, pour nous faire patienter, le côté indien avait de bonnes idées : des jeunes filles et des femmes qui courent avec des drapeaux nationaux devant les gradins, et bien sûr une séance de musique Bollywood sur laquelle sont descendues danser toutes les jeunes filles ! Bientôt rejointes par Myra et moi, toutes contentes de pouvoir se démener sur autre chose que la techno des discothèques ...

Quant à la cérémonie en elle-même, comment la décrire ? Ce lien le fera mieux que moi : http://www.lelombrik.net/videos/30257/fermeture-de-frontiere.html. Concours de celui qui fera "aaaaaaammmmmm" le plus longtemps, concours du côté qui criera le plus fort le nom de son pays, concours du militaire qui lèvera la jambe le plus haut, concours de celui qui aura l'air le plus méchant ... parodie, spectacle, provocation, cérémonie tout ce qu'il y a le plus sérieux, moquerie, gage de cordialité ? Un peu de tout ça, certainement ...

Voilà pour ce qui est d'Amritsar, qui aura été un voyage riche en expériences religieuses, kitsches, humaines et ferroviaires, et malgré tout reposant.