Camel Safari

C'est là que les choses sont devenues très intéressantes, et compliquées ; magiques, et très douloureuses ... Nous avions réservé un safari en dromadaire de deux jours, avec nuit dans le désert ; et nous sommes partis à 7h30 du matin, mardi, avec un guide et son acolyte qui l'aidait à tout faire. Cependant, nous étions prévenus : nous allions atteindre des dunes et y dormir, mais le désert que nous avons traversé n'était pas fait de sable, mais d'une végétation basse et brûlée, et parsemé de petits hameaux dans lesquels les pierres et les chèvres étaient plus nombreuses que les habitants ...

Et nous voilà partis pour une virée sous le soleil, au milieu du rien et du nulle part, avec pour compagnie les guides, les rapaces et une gazelle qui s'enfuit au loin.

A midi, pause déjeuner ; les guides rejoignent à l'ombre d'un arbre un berger qui promène ses (très nombreuses) chèvres, et passent une bonne heure à préparer le repas. Pendant ce temps, nous avons de la compagnie pour boire le tchaï ... à moins qu'il ne s'agisse d'une invasion en bonne et due forme ?

 

Tout ça était bien drôle, et un peu surréaliste ; mais les effets du soleil et de la balade à dromadaire commencent à se faire sentir pour moi, en douceur : allergie au soleil sur tous les centimètres de mon corps exposés, coup de soleil,  mais aussi douleurs aux cuisses et brûlures aux fesses qui sont le lot de tout débutant en dromadaire. Cela ne m'empêche pas de profiter des paysages, et de m'extasier lors de l'arrivée dans les dunes ...

et devant le coucher de soleil !

Mais mes 1m53 ne tiennent pas le choc : en plus des jambes, ce sont maintenant les mains, les bras et le dos qui me font souffrir ; les chevilles aussi s'y sont mises, sans raison particulière. Mon coup de soleil dans le dos est plus sévère que prévu, et les yeux me brûlent ... C'est donc une Manon qui peut à peine marcher et se mettre un t-shirt qui se met au lit tant bien que mal ; un lit composé de 4 couvertures : deux pour le matelas, deux pour se couvrir ... Eh oui, le camel safari, c'est pas du jardinage !

Notre campement ...

Malgré tous ces déboires, la nuit dans le désert était vraiment magique ; nous étions seuls, au milieu des dunes, sur deux couvertures, le silence était total, et seules les étoiles éclairaient le paysage de sable ... Ouate elz ?

Mais les trois heures de dromadaire le jour suivant, sous un soleil de plomb, ont fini de m'achever, en m'offrant une belle insolation. La situation était assez pathétique : le jour précédent, notre guide avait eu la fièvre, et nous avait laissé continuer avec son "homme à tout faire" qui n'était pas un expert en safaris, ne parlait pas anglais et n'avait pas de portable (le mien n'avait pas de crédit). Et du haut des deux mètres du dromadaire, je souffrais le martyre (oui oui, tant que ça), incapable de rester assise dans la même position plus de cinq minutes, et trop faible pour marcher à côté, sans pouvoir appeler qui que ce soit pour venir me chercher...

Et, cerise sur le gâteau : quand j'ai senti que mon siège se dérobait sous moi, il était trop tard : j'étais sur le cou de ma monture, qui se débattait et ne voulait pas s'asseoir pour que je descende ; j'ai donc fini par faire quelque chose qui ressemblait à un saut ... mais mon sarouel n'a pas suivi, et je me suis retrouvée avec des lambeaux de pantalon ! C'en était presque drôle. Presque.

Le safari s'est fini à pied, avec le soutien de Maxime, jusqu'à ce que nous rejoignons la jeep qui nous ramenait à l'hôtel. Et il m'a laissé des souvenirs pour le reste du voyage - muscles douloureux, transit intestinal perturbé, faiblesse, brûlure du dos, et j'en passe ...

Conclusion : le dromadaire, c'est bien, mais pas plus d'une journée, et avec des tonnes de crème solaire !

Quant au mot de la fin, ce sera bousier : Maxime a eu l'occasion de faire un reportage animalier sur ces charmantes petites bêtes, en voici une image en exclusivité ...